Résumé: 

 Dans son nouveau collège, Lola, une jeune adolescente, fait la connaissance de deux garçons bien différents tant au niveau du physique que du caractère: Raphaël et Sylvain. Une rivalité amoureuse s'installe alors entre eux. Mais quand les problèmes et les conflits apparaissent, ce n'est pas si simple de savoir qui ment. Pourtant, la jeune fille doit savoir la vérité. Quand le passé chamboule le présent, Lola va être confrontée à de dures épreuves...

Entre amours, joie, déception, mensonges et confiance, saura-t-elle faire le bon choix?

 

C'est moi, Lola.   (Indiana Evans)    C'est Raphaël ( Niall, one direction)     C'est Sylvain (Harry, one direction)                             

 

 

 

 Ma mère Caroline. (actrice de « le regard d'une mère » )  

 

          

Élodie (Shirley temple)      Mon père ( Kevin costner)     Juliette ( Selena Gomez)

 

 

Chapitre1: Nouvelle école.

-Lola! C'est l'heure de se lever!!

Oh non, le jour J est arrivé. La rentrée! Je me présente: Je m'appelle Lola, j'ai 16 ans. Ma petite sœur se nomme Élodie et elle a 6 ans. Une vraie petite casse-pied celle-là! Ma mère, Caroline, travaille dans le domaine médical et mon père, Bruno, passe les trois quarts du temps dans son bureau car son métier lui prend du temps: Directeur d'une entreprise. Nous vivons à Montpellier depuis le décès de ma grand-mère, c'est-à-dire sept mois. Ah, ma mamie! Quel ange! Quand j'allais lui rendre visite, elle s'empressait de me faire un thé à la vanille et de s'asseoir à côté de moi, pour papoter de toutes les discussions que je n'aurais jamais tenues avec mes parents. Par exemple, quand un garçon me plaisait, elle me donnait plein de conseils qui s'avéraient très efficaces. J'ai été tellement bouleversée par sa mort que maman et papa ont décidé de changer de région pour essayer de recommencer une nouvelle vie, sans tous ces souvenirs du bon vieux temps. Aujourd'hui, c'est la rentrée des classes, dans mon nouveau collège. Je stresse. Je descends les escaliers. Quand je rentre dans la cuisine, ma mère se chauffe du café et Élodie mange lentement ses céréales aux chocolats, une mine affreusement défaite. 

-Alors, Lola, prête pour la rentrée? me demande maman avec un sourire éclatant.

-Ça va. Je survivrai. Comme toujours.

Le sourire de maman disparut.

-Tu es sûre que tu te sens bien, ma chérie? Tu m'as l'air un peu fatigué, ce matin.

Ma sœur répondit tout simplement:

- Elle a lu son livre très tard la nuit. Je l'ai vu parce que je suis allée aux toilettes.

Je la fusillai du regard:

-Mêles-toi de ce qui te regarde. Et puis, tu mens. Je n'ai pas lu.

-Mais... commença Élodie.

Ma mère coupa vite la conversation:

-Arrêtez de vous chamailler! Lola, tu me donneras ce livre avant d'aller te coucher. Que veux-tu déjeuner?

-Je n'ai pas faim. Je boirai du jus de fruit avant de partir. Je monte me doucher.

Une heure après, j'étais prête. Je lançai un « salut, à ce soir » à maman et je pris le chemin du fameux lycée. Au fur et à mesure que j'avançais, j'avais envie de retourner chez moi. Le stress, je suppose. Je pousse la porte du lycée et je pénètre dans la cour. Plusieurs personnes me dévisagent bizarrement. Une foule d'élèves se bousculent devant de grosses affiches collées contre la vitre d'une salle de classe. Cela désigne les noms des élèves et leur nouvelle classe. J'aperçois les informations me concernant: Martin Lola 2nd B. Premier cours: Histoire. A10. Je me retire de la foule. Je repère une fille, aux cheveux noirs et raides avec des yeux d'un vert éblouissant qui paraît sympa. Je m'approche d'elle et je l'accoste:

-Heu... Bonjour! Je suis Lola Martin et je suis en classe de 2nd B. Je suis nouvelle et je cherche la salle A10. 

-Ah bonjour! Mon nom est Juliette. Ravie de te rencontrer. Viens, je t'accompagne. Je suis dans ta classe! 

-Super! 

Elle traversa la cour et posa son sac sur une fenêtre à côté d'une porte blanche, où était gravée sur une petite plaque métallique « A10 ».

-Voilà, pose ta besace ici. On reviendra les chercher quand ça sonnera. Pour l'instant, je vais te montrer où se trouvent les toilettes, la vie scolaire et pour finir le self.

Juliette et moi venions juste de terminer la visite du self quand la sonnerie retentit. C'est l'heure! Ma nouvelle vie va commencer!

 

Chapitre 2: La rencontre.

 Le professeur d'histoire est un homme de taille moyenne, brun aux cheveux courts et un style de vêtement classique: jean, chemise, basket. Rien de très original. Il commence par nous demander si nous avons passé de bonnes vacances en me jetant quelques coup d'oeil furtif. Tout-à-coup, il me demande de me lever, ce que je fais. Il me présenta aux autres élèves, qui me dévoraient des yeux. Une main se leva et un garçon que je n'avais pas encore remarqué jusqu'à présent pris la parole. Il se tourna. Visiblement, il s'adressait  à moi.

-Je te souhaite la bienvenue! Je suis Raphaël, le délégué de classe. Si tu as une question à me poser n'hésites pas.

-Oui, bien... sûr! dit-je.

Ma voix a tremblé. Ce garçon me fascine. Je ne sais pas vraiment pourquoi... Il est extrêmement  beau. Très blond aux yeux bleus profonds. Ses traits sont fins.  Il doit être sportif car son tee-shirt moulant fait ressortir ses muscles. Je ne suis pas la seule à le trouver beau. Plusieurs filles le dévisagent en souriant. Quand je me suis rassise, Juliette, qui est  à mes côtés me chuchota:

-Il est beau, hein? Sous cet air mystérieux... Il est sortie avec peu de filles mais chaque fois, c'est toujours l'événement de plusieurs semaines. Mais moi, il ne m'intéresse pas...Je sors avec Maxime. Regarde, c'est lui. Avec le tee-shirt vert. Il est craquant, non?

Je ne lui trouve rien de particuiler mais j'ai la délicatesse de ne pas le lui dire.

-Heu... Oui, je le trouve bien.

-T'as vu, il a des yeux noisette trop chou et sa bouche est...est... sensuelle!!

M.Normand, -le prof d'histoire- nous rappela à l'ordre, moi en particulier:

-Lola et Juliette! Taisez-vous à défaut de vous prendre une heure de colle! Surtout vous, Lola, vous ne souhaitez tout de même pas vous faire remarquer le premier jour?

-Je suis désolée, M. Normand. Cela ne se reproduira pas.

-J'espère bien.

La fin du cours se passa sans autre incidents. En principe, j'adore l'histoire et j'écoute attentivement mais curieusement, je n'arrête pas de loucher en direction de Raphaël. La fin du cours s'achève. Les cours suivant sont ceux d'anglais et de maths. Puis ce fut l'heure de manger. Je pris mon plateau tout en discutant avec Juliette. Je cherche une table où nous pourrions être tranquille toutes les deux. Mais soudain, un garçon me bouscula et l'ensemble de mon plateau se brisa au sol. Tout le monde me regarda et un « Olé » s'éleva dans tout le self. Je suis humiliée et rouge de honte. Mes yeux me piquent. Oh non, je ne vais pas me mettre à pleurer. Le coupable semblait sincèrement désolé mais j'étais folle de rage. Il s'excusa:

-Oh, je suis sincèrement désolé. Je ne voulais pas! J'espère que tu vas bien...

-Tu pouvais pas faire attention???!!! Tu as vu ce que tu as fait???!!! hurlais-je.

-Je vais t'aider. Mon nom est Sylvain.

Une surveillante s'approcha à ce moment et me tendit un balai et une pelle.

-Tiens, voilà de quoi nettoyer. Tu iras te resservir ensuite.

Le nettoyage prit un certain temps. J'en ai marre. Quand j'eus fini, je me précipite hors du self et je cours jusqu'aux toilettes. Là, je m'enferme et j'éclate en sanglots. Pourquoi fallait-il que ça se passe ainsi? Jamais je ne m'étais sentie aussi mal...Non, jamais de la vie...Quelqu'un frappe à ma porte:

-C'est moi, Sylvain. Je t'ai vue sortir du self en courant. Je voulais savoir si tout va bien.

Oh non, pas lui! Mais personne ne peut me laisser tranquille, aujourd'hui?

 

Chapitre 3: Chance ou malchance?

A contrecœur, j'ouvre. Il me regarde, et un léger sourire se dessine sur son visage. Contre toute attente, il me prend la main et m'oblige à le suivre. Ses mains sont douces et un frisson me parcourt le dos. Nous nous asseyons dans un coin désert de la cour. Nous commençons à parler. Peu à peu, je me détends. Je l'observe mieux. Il a des cheveux châtains et des yeux marron-gris. Il est moins musclé que Raphaël mais il dégage quelque chose de... rassurant. Vingt minutes plus tard, je connais tout de lui. Il aime le foot et l'athlétisme, il est fort en maths et en Art Plastique, sa couleur préférée est le orange, son chiffre fétiche le 9, son labrador s'appelle Médor. Il s'exprime posément et il me semble sensible. Nous serions sûrement restés si Juliette n'était pas apparue:

-Je vous ai cherché partout!! Qu'est ce que vous faisiez?

-Oh, nous nous racontions notre vie! répondit Sylvain d'une voix plutôt amusée.

Voyant ma nouvelle amie déçue avec un brin de colère, je m'excuse aussitôt:

-Je suis navrée de t'avoir laissé seule! Désolée.

-Ne t'inquiète pas. Je ne t'en veux pas. Tu es un peu perdue, c'est normal. 

Se sentant de trop, Sylvain préfère se retirer, ce que je regrette car une fois toutes les deux, un silence pesant s'installe. Heureusement, la sonnerie nous rappelle la fin de la pose déjeuner. Il est 13h30. En cours!

La fin de cette horrible journée s'achève enfin. A mon plus grand soulagement, ma montre affiche 16h30. Après 2h de français épuisantes et 1h  interminable de physique, j'ai hâte de rentrer chez moi. A la maison, ma mère me pose une tonne de questions: Tes profs sont sympas? Ça s'est bien passé? Tu as trouvé une copine? Raconte-moi tout.

Ce soir, je me couche de très bonne heure. A 20h15 je dormais profondément.

Les jours suivants se passèrent mieux. Doucement, je m'adapte à cette nouvelle vie. Juliette et moi sommes en meilleurs termes. Nous nous sommes rapprochées. Trois semaines sont déjà passés. Jeudi, 8h14. Nous discutons avec Juliette du prof de maths quand Raphaël vient nous voir, un bonnet à la main, qu'il avait trouvé par terre, je suppose.

-Je suis désolé de vous déranger mais ce bonnet est-il à toi, Lola?

-Non, il doit appartenir à Thomas.

-D'accord, merci. Ça va? Tu t'adaptes?

-Oui, je... je... m'adapte. C'est...

Je me sens ridicule. Chaque fois que je lui parle, je n'arrive pas à placer une phrase.

-D'accord...Je vois. pouffa-il. Tu viens d'où? J'ai cru entendre que tu as déménagé..

Je tache de rester détendue.

-Je viens de Bourgogne. dit-je, satisfaite de prononcer une phrase normalement.

-Ok, ok! Et pourquoi tu es venue à Montpellier?

Questions après questions, une conversation agréable  se forme et je le connais de mieux en mieux. Ce n'est pas pour me déplaire. Chaque facette de sa personnalité est admirable. Je pense que j'ai un coup de cœur. Il vient me raconter ses anecdoctes quasiment tous les jours.Il m'a  même demandée mon numéro de téléphone. C'est un bon élève. Sa moyenne générale varie de 14,30 à 14,80. Quelques semaines après, un matin, il s'approche de nous et nous invite à une fête le samedi chez lui pour son anniversaire. Rien de plus beau aurait pu m'arriver. Toutes les filles prient pour recevoir une invitation. Au total, nous serons 28. J'en ai parlé à mes parent, ils sont d'accords.

C'est juste formidable! J'ai trop de chance!

Mais la vie allait-elle en décider autrement?

Chapitre 4: L'accident.

 Le samedi arrive enfin! Il est 13H45. La fête commence à 14h25. Je passe un quart d'heure à choisir ma tenue. A force de changer de vêtements toutes les deux minutes, ma chambre ressemble à un taudis. J'opte finalement pour un débardeur rouge vif,un pantacourt noir et des bottines blanches. Ceci étant fait,je passe à la coiffure. Un chignon? Une queue de cheval? Les cheveux lâchés? En fin de compte je me fais soigneusement une natte sur le côté. Je me mets du mascara en essayant de mettre en valeur mes yeux bleus. Sur mes lèvres, un peu de gloss rose pâle, deux « pschitt » de parfum à la vanille et me voilà fin prête. Un coup d'oeil dans la glace: Pas mal du tout! 

Je descends au salon me montrer à ma mère:

-Alors? Comment tu me trouve?  lui demandais-je en tournant sur moi-même.

-Tu es très jolie ma chérie. Dépêche-toi, sinon, tu risques d'être en retard.

Je fais un rapide bisou à papa, qui, comme à son habitude est dans son bureau. Il leva à peine la tête de ses dossiers. Quand j'arrive chez Raphaël, plusieurs personnes, (y compris lui) discutaient chaleureusement dans le jardin. Dès qu'il m'aperçoit, il s'avance vers moi et me fait la bise:

-Salut Lola! Je suis très heureux que tu es pu venir.

-Oh...C'est gentil à toi...Heu...Bon, et bien voilà! Me voici! Je vais voir Juliette.

Je suis tellement troublée par sa présence que j'en oublie le principal: le cadeau. Je répare rapidement mon erreur:

-Oh, bien sûr, quelle tête-en-l'air! Tiens, c'est ton cadeau.

Je lui tends une boite recouverte d'un papier cadeau vert anice. Il l'ouvre et en sort une montre très jolie, à la mode en ce moment.

-Oh, j'allais justement demander à ma mère de me l'acheter! Depuis le temps que je rêvais d'en avoir une!

-Contente que ça te plaise! m'exclamais-je, étonnée.

Je vois Juliette discuter avec Sylvain et d'autres personnes. Elle me fait signe de venir:

-Alors, elle est belle sa maison, hein?

-La piscine est superbe bien que je sache pas nager.

Le sourire qui illuminait son visage et aussitôt remplacé par une étrange grimace. Cela me rappelle ma mère, quand elle s'inquiète pour moi.

-Tu devrais apprendre, Lola. C'est hyper important!

J'ignore sa remarque. Mon attention se porte sur des cris d'excitation: Quelques secondes après,le gâteau (une énorme pièce montée) fait son apparition. Nous chantons la chanson culte « joyeux anniversaire » en trois langues différentes. Ensuite,des assiettes en plastique  sont distribuées et nous le dégustons avec plaisir. Puis Raphaël fait un petit discours en nous remerciant d'être venus. Mon visage pali lorsqu'il nous annonce de nous mettre en sous-vêtement et de plonger dans la piscine. Je décide de rester à l'écart. Des énormes « Plouf » m'éclaboussent. Au bout d'un moment, la piscine se vide peu à peu. Les adolescents rentrent dans sa villa. Un garçon que je ne connais pas m'interpelle.Il se trouve encore dans l'eau. Je me penche pour savoir ce qu'il veut et soudain un main me pousse le dos et je bascule en avant ...

L'eau me recouvre la tête. J'essaye de remonter à la surface, ce que je réussis...mais pas pour longtemps. Je panique. Personne n'est là pour me tirer d'affaire. Ils sont tous partis à l'intérieur. Les responsables de cette catastrophe se sont retirés en rigolant bêtement. Maintenant, je hurle! L'eau remplit mes poumons et je tente de recracher l'eau ingurgitée. C'est de pire en pire... Je n'arrive plus à me maintenir à la surface: je suis trop essoufflée. Je coule à pic... Ma vue se brouille..Je vais mourir...Je vais me noyer... Puis, plus rien. Le trou noir.

Chapitre 5: Un début de rivalité...

 J'entends des voix autour de moi. Je n'arrive pas à ouvrir les yeux de suite. Quelques minutes plus tard, je cligne des yeux plusieurs fois. Le paysage est flou. Puis, ma vue se stabilise. Raphaël est penché sur moi, l'air terriblement inquiet. Son visage est pâle. Il est tout mouillé. Je m'efforce de me mettre en position assise. Une multitude de personnes m'entourent. A ce moment-là, je me sens mal. Et là, soudainement, une toux me prend, si forte que j'ai la certitude que je suis prise de convulsions. Et si je mourrais comme Molière? Je n'ai pas le temps de réfléchir à ma mort car une cascade d'eau sort de ma bouche. Ça m'impressionne énormément! A mon plus grand soulagement, j'ai l'impression de revivre. Je balbutie:

-Heu..Qu'est ce qui s'est...passé...?

-Lola! Tu vas bien?? Dit-moi que tu vas bien! s'écrie Raphaël.

-Oui, je pense que ça va. Dit moi...que s'est-il passé?

-J'étais dans le salon et j'ai remarqué que tu n'étais pas là. Je suis sortie et je t'ai vue, sous l'eau. J'ai eu super peur!

« Ouah, Raphaël a noté que je manquais à l'appel! C'est touchant! »

-Et, tu m'as sauvée? l'interrogeais-je.

-Bien sûr, affirma-il sans hésiter. Ni une, ni deux, j'ai plongé et je t'ai repêchée.

Il me propose de me changer. Il m'accompagne à l'intérieur d'une chambre parfaitement bien rangée. Il me tend mes habits et referme la porte. Nous sommes seuls dans la pièce. Je m'apprête à lui demander gentiment de partir quand promptement, il m'attire vers lui et m'embrasse. Je ne résiste pas. Je crois que ce baiser est le plus doux, le plus tendre et le plus romantique de tous les baisers de l'existence. Mes muscles se détendent. Il me carresse délicatement le bras, puis la jambe. Nous sommes allongés sur le lit, l'humidité de nos cheveux mouillent la couverture. Mais rien n'existe, désormais, autour de nous. Tout a disparu. Il ne reste que lui et moi.

Mais, comme pour interrompre notre délicieux rêve, la porte s'ouvre à toute volée et Sylvain se tient sur le seuil de la porte. J'aurais parié qu'il priait pour la terre s'ouvre et se referme sur lui. Pour ma part, je me suis redressée si vite que j'ai la tête qui tourne. Étrangement, il parut contrarié:

-Désolé de vous déranger. Je te cherchais, Lola. Tu veux bien me suivre, j'ai à te parler?

-Oui, bien sûr.

Nous nous sommes assis sur une marche de l'escalier. Il prit la parole:

-Je ne veux pas te mettre à dos Raphaël après ce que je viens de découvrir, mais méfie-toi de lui. Il ne t'as pas sauvé. C'est moi. C'est un frimeur ce mec!

La première réaction que j'ai eu est de le traiter de menteur. Il ne fut pas le moindre du monde surpris. Je dirai même qu'il s'y attendait.

-Je ne suis pas un menteur. Crois-moi. Demande aux autres. Je t'assure que je dis la vérité.

« Mais c'est impossible, pourquoi m'aurait-il menti ainsi? »

-Bon, je dois partir chez moi. Il se fait tard. Mes parents vont s'inquiéter.

Je ne prends même pas la peine de dire au revoir à Raphaël. Je suis sidérée.

 Quand j'arrive chez moi, je prends soin d'éviter de raconter ce qui m'étais arrivée.

-Alors, ça s'est bien passée, cette journée? me questiona maman sans lever la tête du livre qu'elle est en train de lire.

-Oui, super. Je monte dans ma chambre, j'ai des devoirs.

En chemin, je croise Élodie, qui joue avec une poupée.Elle ne me voit pas. Je me jette sur mon lit, épuisée. Les propos de Sylvain me trottent dans la tête.

« Et si c'était vrai? Si Raphaël avait menti? Mais comment le savoir? »

Chapitre 6: Le début des problèmes.

Le lendemain est dimanche. Cela m'arrange car je n'ai aucune envie de revoir Raphaël. Papa vient me voir et me propose de l'accompagner à la boulangerie. J'accepte volontiers. Je me prépare rapidement et je le rejoins dans l'entrée. Arrivés là-bas, je supplie mon père de bien vouloir me laisser aller acheter des bonbons dans la boutique d'en face. Un peu sceptique, il hoche tout de même la tête. Je me précipite avant qu'il change d'avis... Je pousse la porte en fixant un petit panier rempli de carambars exposé derrière la vitrine. Un éclat de rire me fit sursauter:

-Moi aussi ce panier me fascine! Je n'ai jamais vu autant de carambars dans un panier!

-Raphaël! m'exclamais-je.

« Oh non, pas lui! Mais il ne m'a jamais dit que ses parents tenaient une boutique! »

-J'espère que tu vas bien. Tu ne viens pas m'embrasser? Me demanda-il avec un clin d'oeil.

« Il faut que je lui dise...»

-Écoute, il faut que je te parle.

-Je t'écoute. Vas-y, arrête de me faire patienter!

-Sylvain m'a dit que c'était lui qui m'avait sauvée. C'est vrai? Tu m'as menti?

Son regard s'assombrit. Il soupira.

-Non, c'est moi qui t'ai sauvée. Je suppose que Sylvain t'as dit de m'éviter?

-Oui... mais j'ai l'impression que vous vous connaissez bien plus que vous en avez l'air. Oui, on dirait que... un lien vous a unis...

Il tourna la tête, embarrassé. Il murmura si doucement que j'ai dû m'approcher de lui pour distinguer ses paroles. 

-Un gros lien... Comme quoi, la vie peut prendre des tournures inattendues...

-Quoi? Je ne comprends pas. Explique-moi.

-C'est compliqué. Discussion close. Veux-tu acheter quelque chose?

-Non, ça ira, je dois partir, mon père m'attend.

Je quitte le magasin, intriguée par les propos de Raphaël. Dès que je rentre chez moi, je prends le combiné du téléphone et composais le numéro de Sylvain. Peut-être acceptera-t-il de m'expliquer...

-Allô, Sylvain?

- Heu, oui, c'est moi, fit-il un peu étonnée.

-Je voudrai te parler de Raphaël. Je l'ai vu, dans la boutique de sa mère et il m'a révélée que vous vous connaissiez très bien.

-Et alors?

-Au collège, vous n'êtes pas amis. C'est à peine si vous vous adressez à la parole. Comment se fait-il que Raphaël m'a parlé d'un lien qui vous unissait? Quel est ce lien?

Il ne répondit pas.

-Allô? Tu es là?

Je m'apprêtais à raccrocher quand un claquement suivi du cri de Sylvain retentit dans l'appareil. Il se passe quelque chose de grave, je le sens. Il est en danger, j'en suis sûre! Il faut que j'aille chez lui, immédiatement!Je dévale les escaliers si vite que je manque de tomber. Je m'en vais sans laisser à ma mère le temps de placer un mot. Je cours si vite dans la rue que j'ai la sensation que mes poumons vont s'arracher. Quand j'arrive chez Sylvain, la porte d'entrée est grande ouverte, ce qui m'affole encore plus. Là, je surprends une bagarre aussi effrayante que violente. Les coups ruissellent, des taches de sang mouillent le parquet...Je parviens seulement à crier:

-Sylvain!! Raphaël!!! Arrêtez!!!!!!

Chapitre 7: Mystère et cachoteries.

Je réussis tout de même à les séparer malgré maintes difficultés. Le bilan est désastreux: Raphaël a le visage en sang, son tee-shirt est tout déchiré, son bras paraît en très mauvais état et sur son torse des traces de coups semble le faire souffrir. Sylvain quant à lui, oscille dangereusement et s'écroule sur le parquet, épuisé par cette bataille. Il s'oblige tout de même à se redresser et s'appuyer assis contre le mur. La colère m'envahit bien plus que la pitié:

-Mais vous êtes complètement stupide!!!! Ça va pas bien de vous battre comme ça?!!

Raphaël soupire:

-Ce n'est rien... ne t'énerve pas pour ça...

-QUOI? Je viens d'assister à une guerre entre deux mecs qui ont failli se tuer et tu appelles ça rien? Non mais, je n'y crois pas!!

-Nous avons une raison pour nous battre mais je ne peux pas t'expliquer... chuchote Sylvain, trop souffrant pour parler normalement.

Sachant que je vais m'énerver, je préfère appeler une ambulance. Dix minutes après, le véhicule emmène Sylvain, laissant Raphaël qui a refusé d'y aller, prétextant d'aller bien. J'essaye de le faire parler:

-Pourquoi tu étais chez Sylvain? C'est toi qui as commencé à le taper?

-Oui, c'est moi.

-Pourquoi tu as fais ça?

-Je refuse que tu saches le lien que j'ai eu avec Sylvain. Cela est confidentiel.

-Dit moi, s'il te plaît, c'est très important pour moi!!

-Non. Mêles-toi de ce qui te regarde. 

Cette remarque me fit l'effet d'une claque.Piquée au vif, je préfère ne rien dire et m'en aller.

-Où vas-tu? demande-il, soupçonneux.

-Mêles- toi de ce qui te regarde! répondis-je, sur la défensive.

-Ok, j'ai fait des erreurs! Je l'ai frappé et je t'ai mal parlé. Excuse.

 Je le toise longuement, et je décide de m'enfuir. Mais avant, il faut que je le fasse!

-Tu n'es vraiment qu'un pervers!! D'ailleurs, ce que tu as fait est impardonnable. TU AS VOULU LE TUER! Je t'ai vu!! Tu essayais de l'étrangler! Je ne veux pas sortir avec quelqu'un comme toi. Je casse. Tout est fini. 

Sur ces mots, je m'approche et je le gifle assez fort. Puis, je tourne les talons la tête haute et je referme la porte vivement. Je pars en courant, sans savoir où je vais. Les larmes coulent... Pourquoi mamie n'est pas là?... Je me sens tellement mal! Quand je ralentis, je suis dans une rue inconnue pour moi. Je m'assois sur le trottoir. Mon cœur bat à cent à l'heure. Après quelques instants de réflexion, je choisis de me rendre à l'hôpital. Je retourne chez moi supplier à maman de m'y déposer. Elle accepte, après de nombreuses questions.

Quand j'arrive là-bas, j'ai une boule au ventre. J'arpente les couloirs. J'accoste une infirmière:

-Bonjour madame. Sauriez-vous où se trouve heu...la chambre... 154?

-Oui, bien sûr. C'est au fond du couloir, à droite.

-D'accord. Merci.

Arrivée devant la porte, je reste immobile quelques secondes et je me décide à frapper. Comme personne ne m'ouvre, je tourne délicatement la poignée et je rentre dans la pièce. Au centre de la chambre est placé le lit où Sylvain dort. Il a plusieurs pansements à différents endroits et ses cheveux sont tout ébouriffés. Je m'installe sur une chaise pour attendre qu'il se réveille mais il doit sentir ma présence car il me tend la main péniblement.

-Sylvain? Tu vas bien? murmurais-je.

« J'espère tellement qu'il me dise oui »

Chapitre 8: Deux garçons, une vérité.

 -Oui, ça peut aller... souffle-il.

-Ouf, tu m'as fait tellement peur! Raphaël est vraiment méchant!

Nous discutons un moment et tout-à-coup...

 -Tu peux me rendre un service pour que j'aille mieux?

-Tout ce que tu voudras! dis-je, déterminée.

-Embrasse-moi!

Je ne m'attendais pas à cette demande. Je me sens gênée... Mais je me penche nous nous embrassons. J'ai une sensation bien différente de lorsque j'ai embrassé Raphaël. Le baiser est délicat, attentioné et calme. C'est très difficile de l'expliquer. Réellement, je préfère celui de Sylvain. Il n'a pas cette chose envoûtante comme avec Raph'.C'est si...féerique! Quand j'ouvre les yeux, il me dévisage tendrement.

-Merci, je vais beaucoup mieux maintenant!

J'esquisse un sourire.

-Tant mieux! Bon, je pense que je vais partir. Ma mère m'attend.

Je m'en vais des papillons dans le ventre mais mal à l'aise.Je me sens...amoureuse. Mais pas de Sylvain. De Raphaël. Malgré ce baiser, je continue à être amoureuse de lui. Je suis dans un état de culpabilité. Je sais que je joue avec Sylvain. Pour me venger de Raph'. Il me saoûle!Pourquoi il faut que je fasse ça? Pff.. Je me déteste. Je monte dans la voiture et me boucle la ceinture.

-Alors, ma chérie, comment vas ton ami? demande maman.

-Ça va. En fait... Non. J'aime un garçon qui s'appelle Raphël mais j'ai cassé avec lui parce qu'il a frappé un mec qui s'appelle Sylvain, mon mec actuellement. Mais je ne l'aime pas. Je joue avec lui.

-Si tu veux, invite-les tous les deux et je te dirai qui est mieux. Qu'en dis-tu?

-Ouais, c'est génial! m'exclamais-je.

Je suis contente de sa proposition. Malgré quelques disputes, je reste très complice avec maman et son avis sera très important pour moi.

Le lendemain matin, je me prépare pour aller au collège. Je suis fatiguée. Je me suis endormie tard, en pensant sans cesse à hier. Sylvain m'a appellé pour m'avertir qu'il ne viendrait pas aujourd'hui. Je m'apprête à prendre mon sac pour partir quand mon portable sonne, avertissant qu'un message m'a été envoyé:

« Sèche les cours aujourd'hui, il faut que je te vois. Rendez-vous à la cabane. C'est très important, ne me laisse pas. Raphaël »

Je soupire. Il me prend pour qui, ce mec? Je vais pas sécher les cours pour lui! Mais instinctivement, je me dirige vers le puit. La curiosité me pousse à y aller. Je pose ma besace et patiente tranquillement. La cabane est située à proximité de sa villa. Elle est très visible de chez lui. Un quart d'heure plus tard, je commence à m'ennuyer. J'ai la brillante idée de pénétrer dans la cabane. Là, je reste bouche-bé. Les murs en bois sont recouverts d'une infinité de carte postale, de poster, de photos de Raphaël etc.. Au centre se trouve une petite table, pas forcément en très bon état. Juste derrière est placé un canapé gris, déchiré à certains endroits. J'étais sur le point de partir quand il arriva en trombe, tout essoufflé.

-Excuse-moi...Je...Je suis...en retard...

Je décide de ne pas me laisser attendrir et d'adopter un air impassible.

-J'allais justement partir. Ou tu te dépêches de m'expliquer ce que tu veux, ou j'me casse.

Lui non plus ne se laisse pas impressionner par mon ton dur et ferme.

-Cette cabane est pour moi un lieu très spécial. Je ne la fait voir qu'aux personnes qui me tiennent réellement à cœur. Je viens ici pour réfléchir à mes problèmes, pour pleurer, pour être seul, pour...me libérer... Regarde, sur cette photo, c'est Malika, une ancienne petite amie qui m'a fait beaucoup souffrir....

C'était une petite brune aux yeux gris-vert. La photo avait visiblement été prise en vacances. Il continua..

-... Et puis, ici, c'est moi au ski... C'était l'année dernière... Un très bon souvenir...

Quelque chose m'échappait...

-Pourquoi tu me fais voir ça? Qu'est ce que ça veut dire?

Il leva la tête pour me noyer dans ses yeux bleus. Il saisi mes deux mains.

-Ça veut dire que... tu fais maintenant partie de cette cabane... Tu fais partie de ma vie... Le coup du bonnet, je savais parfaitement qu'il ne t'appartenait pas...C'était simplement un rapprochement pour engager un peu la conversation... Ma vie était paisible et ordonnée et tu es venu foutre la pagaille dans mon cœur... Et je t'en remercie...Tu me fais vibrer...  A chaque petite minute, j'ai envie de te serrer dans mes bras, de te dire « je t'aime ». Je n'avais jamais ressenti ça auparavant... Depuis le meurtre de ma mère, j'ai toujours vécu malheureux. Puis, tu es apparu, un jour, et tu as changé ma vie. Tu as réussi à me redonner le sourire, à me donner une raison de vivre. Tu ne peux pas partir comme ça, tu ne dois pas! Reste avec moi, je t'en supplie. Je t'aime.

Mes yeux me brûlent... Aucun son ne sort de ma bouche... Je suis incapable de répondre quoi que ce soit, je suis trop émue. Jamais de ma vie je n'avais entendu une telle déclaration. Quelques larmes glissèrent doucement sur ma joue.

-Ne pleure pas! me chuchota-t-il. Une si belle créature ne peut pas laisser couler ces si jolies perles... 

Ces paroles furent de trop! Je fondis en larmes dans ses bras. Je l'aimais et ça, je ne pouvais pas le nier...

Chapitre 9: Une horrible révélation.

Pour éviter les problèmes, j'ai dû avouer à ma mère que j'avais séché les cours. Elle me sermonna pendant quelques minutes mais abandonna, par épuisement je suppose. Sa journée avait dû être rude. Elle s'affala sur le canapé. C'est le moment parfait!

-Maman... Je me disais...Je pourrais inviter Raphaël? Histoire de faire connaissance, toi et lui... ?

-Oui, pourquoi pas? répondit-elle d'une voix éreintée.

-Super !! Demain, ça te va?

-Heu... Oui, il viendra dîner! Je préparerais un bon petit plat pour tous les trois!

Je fronce les sourcils:

-Et papa?...

-Il est très occupé en ce moment. Il ne viendra pas dîner. Bref, je vais me coucher, je suis vraiment crevée!

« Qu'est ce qui lui prend? Hum... Ça tourne pas rond tout ça ».

-Heu...Sinon...Papa et toi, ça roule?

-On se débrouille. Bonne nuit.

Elle me laisse perplexe... Je ne compte pas m'arrêter ici. J'ai ma petite idée de ce qui se trame là-dessous. Je pénètre dans le bureau de papa. Bien sûr, à cet heure-ci, il est toujours au travail, à faire des heures supplémentaires. Je m'assois devant son ordi allumé. En quelques cliques, j'accède à sa boite mail...En fouillant un peu, je découvre un mail insolite...

« Salut Bruno,

je tenais à te remercier pour cette excellente soirée que tu m'as fait partager...J'aimerais tellement te revoir mais je sais qu'avec ta femme, c'est un peu délicat... On peut se retrouver au restaurant « La fourchette d'argent » vendredi, à 21h?

Réponds-moi vite.

Natasha. »

J'étais pétrifiée! Papa trompait maman! C'est pour ça qu'il est si souvent absent! Mon doute se confirme lorsque je mets la main sur des sms plutôt provocateur. Toujours provenant de cette Natasha.  

« Viens vite au travail, tu me manques » , « On se voit ce soir, j'ai hâte! », « Tes bisous me manquent, viens ».

Je reste sous le choc de ces révélations. J'ai l'impression que le monde s'effondre autour de moi. Soudain, la poignée du bureau tourne...Je me cache précipitamment derrière le petit canapé. 

C'est mon père. Je retiens ma respiration. Il s'assoit sur le canapé. Je transpire. Il ne reste que quelques minutes puis je l'entends monter les escaliers. Pour aller se coucher, je pense. Je sors de ma cachette pour retourner dans ma chambre. Je n'ai que le temps de me mettre au lit. Je dors déjà. Trop d'émotions en seulement une journée.

Le lendemain, je me sens vraiment mal, mentalement. Mais bon, il faut que je continue à jouer « la fille trop heureuse qui adore sa vie ». J'ai deux heures de maths suivi d'une heure d'espagnol. A la pose déjeuner, je raconte à Juliette tout ce qui m'arrive dernièrement. Elle semble vraiment ennuyé pour moi:

-T'as pas de chance ma vieille! Je te plains vraiment! Moi, je serais à ta place, je me méfierais beaucoup de Sylvain. A la fête, ce n'est pas Sylvain qui t'a sauvé, c'est bien Raphaël. J'en suis témoin. Je me demande pourquoi ce mec essaye de casser votre relation.

-Je suis sûre qu'ils ont un lien qui les unis. Raphaël me l'a vaguement dit, à la boutique, l'autre jour. Mais aussi bien lui que Sylvain s'obstinent à garder le silence.

-Je pense que tu devrais attendre. Mais mène ton enquête de ton côté. Tu finiras bien par savoir ce qui ce cache sous ces deux personnalités.

L'après-midi se passa assez rapidement, avec une heure de français et une heure d'anglais. La dernière heure fut libre pour moi. J'en profite pour aider ma mère en cuisine. Ce soir est important pour moi.

19h15... Il ne devrait pas tarder. J'ai enfilé ma plus belle robe. Je suis un peu stressée. La sonnette retentit. J'ouvre la porte. Il me sourit chaleureusement. Je me décale afin qu'il puisse faire connaissance avec  ma mère. A ma grande surprise, ma mère parut troublée, lui pas du tout.

-Bonjour madame, je suis enchanté de faire votre connaissance.

-Heu...Bonjour...mmm... Raphaël.

Durant tout le dîner, ma mère fut distante envers lui. Elle paraissait  effrayée, comme si elle le fuyait. Elle répondait très brièvement à ses questions et ne s’intéressait pas à sa vie ni à notre relation. Lorsqu'il se leva pour s'en aller, j'étais embêtée... Il avait dû trouver ma mère bizarre... Dès que la porte fut refermée, ma mère me fit assoir. 

-Je t'interdis d'entretenir une relation avec ce mec!!

-Qu'est ce qui te prend? Pourquoi tu as été si distante avec lui?

-Je n'ai pas à te donner d'explications sur mon comportement! Monte immédiatement dans ta chambre.

J’acquiesce doucement. De toute façon, ce n'est pas ma mère qui va m'empêcher de sortir avec lui. Je m'allonge sur mon lit et branche mon mp3. J'écoute de la musique longtemps. La porte claque! Mon père est rentré! Je compte bien m'expliquer avec lui. Peu importe s'il prend mal le fait que j'ai fouillé dans ses affaires. Il est rentré dans son bureau.  Arrivé devant la porte, j'hésite...Ma main tremble un peu... Puis, je me décide à frapper. J'entends ses pas se rapprocher.

-Bonsoir ma chérie. Qu'est ce que tu veux?

J'essaye de contrôler ma voix. Si je bafouille, je suis cuite.

-Il faut que je te parle. C'est très important.

Il parut hésiter mais finalement, il me laissa rentrer.

« Comment je vais lui dire? »

-Je suis au courant pour Natasha.

La phrase m'est sortie toute seule. Son visage se durci.

-Comment tu es au courant?

 Je décide de tout lui avouer. Pourquoi mentir? Un jour l'autre, il découvrira la vérité.

-J'ai fouillé dans tes affaires. J'ai lu ton mail et tes SMS. 

Il soupira, l'air exaspéré. Je pense qu'il ne savait pas quoi faire: me hurler dessus ou bien tout m'expliquer. Il opte pour la seconde solution.

-Écoute... Ta mère et moi, cela fait longtemps que l'on ne s'entend plus du tout. On ne communique plus, elle et moi. Nous sommes tout deux plongés dans notre travail... Je suis conscient que la tromper n'est pas la meilleure solution mais...

Soudain, la porte du bureau s'ouvrit à toute volée... Oh non...

Chapitre 10: Un problème ne vient jamais seul.

Je n'ai jamais vu le regard de ma mère aussi haineux. J'étais terrifiée et je crois que mon père aussi.

-JE SAVAIS QUE TU ME CACHAIS QUELQUE CHOSE! hurla-t-elle. COMMENT TU AS OSÉ? JAMAIS JE NE TE PARDONNERAI! JE TE DÉTESTE !!!

Au fur et à mesure qu'elle criait, sa voix se cassait et elle a finit par terre, à genou, en pleurs. Les bruits ont dû alerter Élodie qui est descendu accompagné de son doudou.

-Pourquoi vous criez? demanda-t-elle, d'un air penaud. Moi, je veux pas que vous criez parce je vous aime.

Cette phrase fut de trop pour ma mère qui redoubla de pleurs. Mon père baissa les yeux. Même moi, je ne pus m'empêcher de verser quelques larmes.

-Viens, je vais te raccompagner au lit. Il est tard. murmurais-je à ma sœur.

Lorsque je redescends, ma mère était en train de faire ses valises. Elle voulait partir chez sa sœur, d'après ce qu'elle m'a dit. Mon père lui aussi a claqué la porte. On sait tous que c'est pour rejoindre Natasha. Je me retrouve seule chez moi, à 22h, avec une petite sœur insouciante à l'étage. Je me demande sincèrement comment je vais faire. J'appelle Raphaël et lui demande de venir. Tout de suite. Il me répond qu'il arrive tout de suite. Quelques minutes après, il est là. Les traits de son visages trahissent son inquiétude.

-Ça ne va pas, ma puce?

-Passe la nuit ici. La chambre d'amis est libre. S'il te plait. J'ai besoin de ton aide.

-Pas de soucis!! Tu peux compter sur moi.

« Qu'est ce que je ferais sans lui? »

Je dormi très mal cette nuit-là. Aujourd'hui, Sylvain revient au collège. Je n'ai pas envie de le voir. L'autre jour, je l'ai embrassé à l'hôpital! Comment j'ai pu être aussi irresponsable? Pour l'heure, Raphaël et moi accompagnons Élodie à l'école primaire. Forcément, les parents se sont barrés! Puis, nous nous précipitons au collège pour ne pas être en retard. Lorsque j'arrive, je vois Sylvain qui scrute mon arrivée. Dès qu'il me voit, il s'approche, un sourire éclatant malgré son œil au beurre noir.

-Salut Lola!! Ça va? J'étais impatient de te revoir!

-Oui, ça va... Et toi? Pas trop cabossé?

Il lança un regard accusateur à Raphaël:

-Je vais pas trop mal, je survis comme je peux.

Il aperçoit alors nos doigts enlacés. Il fit de son mieux pour cacher sa déception mais on voyait son visage se décomposer...Il coupa cours la conversation et s'éloigna, visiblement déçu.

Raphaël et moi ne cachons plus désormais notre relation. Nous sommes LE couple star de l'année! Tout le monde parle de nous!!

16h30: Fin des cours. J'embrasse langoureusement Raphaël avant de me diriger vers l'école maternelle de ma sœur. Mais là, qui je vois, juste à 3 mètre? Ma mère!! Elle s'avance d'un pas décidé. Elle me prend le bras et me jette violemment dans la voiture.

-Tu ne bouges pas! Je t'ai vu embrasser Raphaël! Je t'avais pourtant dis de ne pas le fréquenter!

Au fur et à mesure que le temps passait, je ne reconnaissais plus aucune rue!! Où m'emmenait ma mère? Je ne tarde pas à le savoir car elle se gare à l'intérieur d'un parking habité par une grange. Elle me pousse dehors et ouvre la porte de la grange. Dedans règne une odeur de crottin et de paille souillé. Il fait tout noir. J'ai vraiment peur. Je crois que ma mère est ivre.

-Maintenant, tu vas rester dans cette grange! Tu ne me laisses plus le choix!! Je t'avais dit de ne pas t'approcher de Raphaël. Mais puisque tu refuses de m'obéir, assumes les conséquences de tes actes.

Elle referma la grange. Je tente à mainte reprise de l'ouvrir mais je n'y parviens pas. Je suis seule dans cet endroit où je ne vois rien...Je suis perdue... Je vais mourir... J'éclate en sanglots! Mais qu'est ce qui prend à ma mère? Je suis vraiment tombée dans une famille pourrie!! Seule ma grand-mère m'aimait véritablement. Pourquoi faut-il que les gens que j'aime partent? Je suis désespérée! Pour couronner le tout, mon portable n'a plus de batterie... Que vais-je devenir? Je prie en silence pour que quelqu'un s'aperçoive de mon absence... Raphaël, Sylvain, mon père, Élodie... N'importe! Je repense à l'attitude de ma mère.. Pourquoi faisait-elle ça à sa fille? J'espère tout de même qu'elle ne touchera pas à un cheveu de ma sœur...

Je viens de passer une nuit dans cette grange... Puis deux... puis trois. Cela fait trois jours que mes yeux n'ont pas vu la lueur du jour. J'ai terriblement soif et faim. Mes forces m'abandonnent. Je n'ai plus le courage de me tenir debout. C'est fini. Je vais mourir. Soudain, j'entends une porte de voiture claquer. C'est l'unique chance que j'ai de survivre. J'essaye de crier péniblement. J'use l'ultime énergie de je possède.

-Lola !!! C'est toi? Réponds-moi !! Ça va? Lola !!! cria quelqu'un dernière la porte.

-Oui... Ouvrre...moi... Au se..ccoo..uurrss... dit-je, le plus fort possible.

La porte s'ouvrit comme par magie et l'ange qui me sauva...C'était Raphaël. Son père l'accompagnait. Je dois avoir une tête affreuse, vu la façon dont ils me dévisagent.

-Lola !!! Mais qu'est ce qui t'es arrivée?? C'est horrible !!! s'affole Raphaël, les yeux cernés par le fatigue.

-Il faut lui donner à boire! dit son père, avec sang froid. Elle se déshydrate !! 

Raphaël s'éclipsa et revint avec une bouteille d'eau. Son père prit un mouchoir et le mouilla. Il tamponne ma bouche. J'ai l'impression de revivre! Puis, il prend son téléphone et compose un cours numéro. Quelques minutes après, les pompiers m'embarquent. A peu près 30 minutes après, mon père entre en trombe dans la chambre.

-Ma chérie, tu vas bien?? Je me suis fait un sang d'encre, que t'es t-il arrivée? Tu as mauvaise mine, tu te sens bien? Tu n'es pas trop fatiguée? me questionne t-il, inquiet.

Je souris faiblement, amusée.

-Je vais bien, ne t'inquiète pas. Je suis un peu affaiblie, voilà tout.

-Et... comment es-tu arrivée ici ?

« Est ce qu'il faut que je lui dise la vérité? »

-Heu... C'est... que... maman m'a séquestrée à l'intérieur d'une grange et... je me suis déshydratée..

Mon père ouvrit de gros yeux, abattu. Il se passa une main à travers ses cheveux, visiblement sous le choc.

-Je savais que ta mère traversait une mauvaise passe, mais là...

-Papa, il faut que tu fasses quelque chose!!

-Natasha et moi allions partir jeudi à Marrakech... Tu peux peut-être nous accompagner...

-Oh oui, ce serait vraiment super !! Mais...Élodie?

Mon père marqua une pause, puis m'expliqua:

-On ne peut pas emmener Élodie... Les billets d'avions vont revenir trop chers. Mais elle peut rester chez le père de Natasha... Il est très gentil et je suis sûr qu'il se fera un plaisir de la garder secrètement. Toi, tu vas m'en dire plus, au sujet de ta mère. Je vais te protéger, ne t'inquiète pas.

J'étais très émue de ces dernières paroles. Il me prit dans ses bras et me serra très fort. Natasha, lui et moi serions comme...une nouvelle petite famille...

Lorsque je suis sortie de l'hôpital, nous avons vite organisé ce voyage à Marrakech. Le seul petit problème, c'est Raphaël... Je ne veux pas le quitter... J'ai ma petite idée! Je lui téléphone. Dès qu'il apprend la nouvelle, il propose de venir. J'accepte volontiers. Il me précise qu'il s'occupe de payer son billet. Je suis soulagée... Le matin du départ, nous accompagnons Élodie chez le père de Natasha. C'est un homme très calme et posé. En le voyant, mes doutes s'effacent: ma sœur sera en sécurité. Je l'embrasse fort, en espérant la revoir un jour... Avec ma mère, on ne sait jamais...

Arrivée à l'aéroport, je suis un peu angoissée... C'est vraiment à ce moment-là que je me rends compte de ce que je vis. Je serre la main de Raphaël. Il a dû percevoir mon inquiétude car il me souffla à l’oreille:

-Ne t'inquiète pas, tout va bien se passer.

Le trajet se passa sans difficultés. Arrivés à Marrakech, je fus tout de suite impressionnée par ses paysages. La maison dans laquelle nous allions séjourner était totalement magnifique! Une énorme bâtisse avec une piscine immense. Je suis vraiment chanceuse.

Chapitre 11: filature.

Le lendemain, j'étais dans ma chambre lorsque mon père fit irruption à l’intérieur. 

-Ma chérie, il faut que l'on discute absolument. Rejoins-moi au salon s'il te plait.

-D'accord. Attend, je réponds à cet e-mail de Juliette et j'arrive.

Il ferme la porte. Je me concentre sur l'écran.

                                     Coucou Lola!

J'espère qu'à Marrakech tout se passe comme tu le veux. Je t'envoie ce message parce qu'il s'est passé quelque chose d'étrange et je voulais que tu le saches. Hier, Sylvain est venu me parler...Il a voulu savoir où tu étais, ainsi que Raphaël. Je ne lui ai pas répondu grand-chose mais il est parti en disant: « J'en étais sûr. Elle avait raison. » J'ai la sensation qu'il sait où tu es... Réponds-moi vite, je suis inquiète.

                                             Juliette.

Je fronce les sourcils... Elle a encore fait une gaffe... Je laisse mon ordinateur pour rejoindre mon père. Dans le salon m'attendent Raphaël, Natasha et mon père. Ils sont tous assis autour de la table en silence. Je m'installe en les scrutant. Papa baisse les yeux et avale difficilement sa salive. Il soupire et se lance.

-Le sujet dont nous allons parler est sérieux. Je veux que tu sois honnête. Sinon, les conséquences peuvent s'avérer dangereuses.

-Heu...Oui, bien sûr... Mais... De quoi tu veux me parler?

-De ta mère. lança Natasha, une main serrée sur celle de mon père.

Mon cœur s'accélère. Maman... Je suis obligée de fuir la personne qui m'a mis au monde. J'en frissonne.

-Raconte nous tout ce qui s'est passé, en détail. continua-t-elle.

Je commence le récit un peu maladroitement parce que j'ignore quand maman a changé de comportement. A la fin de mon explication, Raphaël me caresse la joue avec tendresse. Je suis un peu gênée.

-C'est vraiment affreux... commenta mon père. Je ne comprends plus rien.

-Pour l'instant, renchérit Natasha, nous allons attendre de voir comment ça se passe. On verra par la suite.

Un peu plus tard, je décide de me promener un peu. Tout est parfait. Soudain, au croisement d'une rue, qui je vois? Sylvain! Mais qu'est ce qu'il fait ICI ? Je commence à paniquer. Je tourne les talons pour m'échapper mais...trop tard, il m'a vu. Ni une, ni deux, je prends mes jambes à mon cou. Il me poursuit. Petit à petit, il gagne du terrain. Évidemment, il aime l'athlétisme! Il me l'avait dit lors de la conversation que nous avions eu après l'incident du plateau cassé. En quelques secondes, je sens deux mains agripper mon tee-shirt et me renverser par terre. Il se retrouve allongé sur moi, ses lèvres à 10 centimètres des miennes.

-Lola...Tu m'as tellement manquée!! Mmm...ton odeur m'a manqué, tout...

-Lâche-moi, dégage! m'épouvantais-je.

Il commence à m'embrasser dans le cou.

« Mais il est fou! » 

J'hurle. Il est trop fort pour moi. Je me peux pas m'esquiver.

-Lâche-là, espèce de con !! T'as encore rien compris?

C'est Raphaël. Mon sauveur, mon étoile... Toujours présent quand je suis en danger. Sylvain s'espace de moi et s'approche de Raphaël.

-T'as un problème, toi? Fou-moi la paix. A moins que tu veuilles que je révèle le secret qui nous unis? Mais, j'ai comme la sensation que tu ne voudrais pas...

-Qu'est ce qui te prend? Tu es fou ou quoi?

-Oui... Je suis fou... d'amour. Je ne vais pas te laisser celle que j'aime. Disparait et laisse-nous le champ libre. Tu me gâches la vie. Tu ne me sers à rien. Tu ne sers à rien.

-C'est toi qui ne sers à rien, idiot! intervins-je. Si tu crois une seule seconde que je t'appartiens, et bien, tu tu te trompes sur toute la ligne! Celui que j'aime, c'est Raphaël, pas toi! Il ne s'est jamais rien passé entre nous!

-On s'est embrassés! Et tu oses dire qu'il ne sait rien passé entre nous?

Le visage de Raphaël s'assombrit.

-Quoi? Tu l'as embrassé? T'as fait ça?

J'essaye de me justifier...

-Oui mais ce bisou ne représente rien pour moi. Celui que j'aime, c'est toi! Crois-moi! J'étais dans une mauvaise passe, je n'étais pas bien. 

-C'est évidemment une raison pour embrasser n'importe quel mec!. Tu sais quoi, je te laisse. J'ai besoin de temps pour réfléchir.

Il s'éloigne. J'ai le cœur brisé. Désormais, je me fiche de ce qui peut m'arriver. Sans lui, je ne peux pas affronter l'avenir.

Je rentre chez moi, dévastée. Je ne comprends plus rien...

Je me décide à faire mes devoirs. Mon téléphone portable sonne. Le numéro est inconnu.

-Allô ?

-Lola ! C'est maman. Je sais que tu es à Marrakech. Je vais venir te chercher. Tu ne m'échapperas pas.

La frayeur s'empare aussitôt de moi.

-Pourquoi tu me persécutes ?? Fiche-moi la paix. Ne me fait plus de mal !!

-Demande des explications à ton mec ! « Clac »

« Elle a raccroché » .

Je dévale les escaliers.

-Raphaël. Je me fiche que tu veuilles réfléchir ou non. Il faut qu'on parle. Viens dans ma chambre.